Joseph Kessel à Bourg la Reine et Sceaux

Cet article de Guy Lacassagne est paru dans le bulletin n° 106 de Juillet 2016

Joseph Kessel à Bourg-la-Reine et Sceaux


Un article paru dans le bulletin municipal de Sceaux du mois de mars intitulé « Kessel à Sceaux » a attiré mon attention. Il indiquait que le grand écrivain avait habité Sceaux mais également Bourg-la-Reine où un lieu de réunion, dans lequel nous organisons en général notre Assemblée générale annuelle, porte son nom.

Joseph Kessel est né le 18 février 1898 à Villa Clara (Argentine). C’est le fils de Samuel Kessel, médecin juif d’origine lituanienne et de Raïssa Lesk, d’une famille juive établie à Orenbourg en Russie, sur le fleuve Oural. Samuel Kessel, après avoir passé son doctorat à Montpellier s’embarque pour l’Argentine avec son épouse. C’est dans ce pays que nait Joseph. La famille revient en Europe quelques années plus tard, pour se rapprocher de la famille Lesk à Orenbourg où elle résida de 1905 à 1908, avant de s’installer en France à Nice en 1908.

Joseph Kessel fait ses études secondaires au lycée Masséna à Nice. En 1913 sa famille s’installe à Bourg-la-Reine afin de lui permettre d’intégrer la classe de philosophie au lycée Louis-le-Grand. On peut donc penser que c’était un excellent élève, ce que prouve d’ailleurs l’examen de son bulletin pour l’année 1913-1914 (très bon élève, inscrit au Tableau d’honneur avec félicitations). Son frère Lazare se contentera du lycée Lakanal. Il obtient sa licence de lettres en 1915.

La famille Kessel restera à Bourg-la-Reine jusqu’en 1916. Je n’ai pas réussi à savoir l’endroit où elle résidait. A la fin de cette même année, Joseph Kessel s’enrôle comme engagé volontaire d’abord dans l’infanterie puis dans l’aviation. Il en tirera un de ses premiers romans “l’équipage” en 1923. A la sortie de la guerre, Il collabore au Journal des Débats, écrivant également à La Liberté, au Figaro, au Mercure, etc. Mais, poussé par son besoin d’aventures, il allait entamer une double carrière de grand reporter et de romancier.


Après son mariage en 1921, l’écrivain et son épouse s’installent à Sceaux au 130 rue Houdan. A cette adresse, se trouve actuellement le Centre des Finances publiques de Sceaux. On peut penser que la maison où Kessel a résidé a été détruite pour être remplacée par l’immeuble actuel, relativement récent. Je n’ai pas trouvé de carte postale représentant cette partie de Sceaux au début du 20ème siècle.

La famille Kessel restera à Bourg-la-Reine jusqu’en 1916. Je n’ai pas réussi à savoir l’endroit où elle résidait. A la fin de cette même année, Joseph Kessel s’enrôle comme engagé volontaire d’abord dans l’infanterie puis dans l’aviation. Il en tirera un de ses premiers romans “l’équipage” en 1923. A la sortie de la guerre, Il collabore au Journal des Débats, écrivant également à La Liberté, au Figaro, au Mercure, etc. Mais, poussé par son besoin d’aventures, il allait entamer une double carrière de grand reporter et de romancier.

Les cartes postales concernent essentiellement des commerces ou des petites entreprises avec leur personnel. Quoi qu’il en soit, on sait par différents témoignages que c’est là qu’il a écrit au mois d’août 1923 son premier roman, l’Equipage, qui sera ré-édité 82 fois en 30 mois. L’ouvrage est écrit en 3 semaines, presque d’une traite. C’est un immense succès. L’auteur a utilisé ses souvenirs de la première guerre mondiale où il participa au combat dans l’escadrille d’observation S.39. Avec beaucoup de savoir-faire, il mêle à l’épopée de l’aviation, très populaire à cette époque, une tragique et juste histoire d’amour.

Correspondant de guerre pendant la guerre d’Espagne, puis la « drôle de guerre », il rejoint après la défaite la Résistance au sein du réseau Carte avec son neveu Maurice Druon. C’est avec lui qu’il gagne Londres pour s’engager dans les Forces aériennes Françaises Libres. Il finit la guerre capitaine d’aviation dans une escadrille qui, la nuit, survole la France pour maintenir les liaisons avec la Résistance. En mai 1943, c’est dans un pub de la banlieue sud de Londres que Joseph Kessel et Maurice Druon composent les paroles françaises du Chant des Partisans qui deviendra le chant de ralliement de la Résistance. C’est également à cette époque que Kessel publie en hommage aux résistants l’Armée des Ombres.


A la Libération, il reprend son activité de grand reporter pour le compte du journal France-Soir et c’est l’un des journalistes qui assistent au procès du maréchal Pétain en juillet-août 1945. Plus tard, il assistera au procès de Nuremberg. Ses compte-rendu d’audience, repris ensuite dans un livre, sont fort intéressants. Il décrit avec acuité et une grande lucidité l’atmosphère de ces grands procès et les personnages qui y prennent part. Grand voyageur, Joseph Kessel parcourt l’Afrique, la Birmanie, l’Afghanistan. De ces expériences, il tirera de nombreux romans dont les plus connus, Le Lion (1958) et les Cavaliers (1967).

Consécration pour ce fils d’émigré, l’Académie française lui ouvre ses portes. Joseph Kessel y est élu le 22 novembre 1962 au fauteuil du Duc de La Force (historien français) par 14 voix contre 10 à Marcel Brion au premier tour de scrutin. L’heureux lauréat a écrit plus de 75 livres dont beaucoup ont été adaptés pour le cinéma ou la télévision : Belle de Jour, la Passante du Sans-Souci, et bien d’autres.

Il meurt le 23 juillet 1979 dans sa propriété d’Avernes (Val d’Oise) où il s’était retiré en 1961. Venons en maintenant à la philatélie. Joseph Kessel, 37 ans après sa mort, jouit d’une notoriété incontestable. Ses livres continuent d’être lus et sont traduits dans le monde entier.C’est un personnage important de notre histoire contemporaine. Il a participé et commenté de nombreux évènements du 19ème siècle. Et pourtant il a été très peu célébré par le timbre. A dire vrai je n’en ai trouvé qu’un seul, celui émis par Monaco en 1998 pour le centenaire de sa naissance.

Cette très belle figurine, œuvre d’Andréotto, reprend un portrait de Joseph Kessel, avec une pile de livres et les titres de ses principaux ouvrages, l’Equipage, les Cavaliers et le Lion. Pas de timbres par La Poste française, qui rend hommage par ailleurs à des personnages tombés complète-ment dans l’oubli. Pourquoi une telle situation ? Sans doute le fait que l’écrivain n’a pas eu d’héritier et qu’il n’existe pas, à ma con-naissance, de société des amis de Kessel.

Cette très belle figurine, œuvre d’Andréotto, reprend un portrait de Joseph Kessel, avec une pile de livres et les titres de ses principaux ouvrages, l’Equipage, les Cavaliers et le Lion. Pas de timbres par La Poste française, qui rend hommage par ailleurs à des personnages tombés complète-ment dans l’oubli. Pourquoi une telle situation ? Sans doute le fait que l’écrivain n’a pas eu d’héritier et qu’il n’existe pas, à ma con-naissance, de société des amis de Kessel.

Ensuite l’intéressé, très indépendant, n’appartenait à aucun parti ni aucune chapelle, et ne peut donc être récupéré à ce titre. Enfin peut-être le fait que les évènements auxquels il a participé, débuts de l’aviation, grands procès, Résistance, nous paraissent très lointains à notre époque. Quoi qu’il en soit, et pour mettre fin à cette désaffection, peut-être pourrait-on, avec l’aide des municipalités de Bourg-la-Reine et de Sceaux, demander l’émission d’un timbre, qui serait mis en vente anticipée à Bourg-la-Reine, …Espace Kessel bien entendu.


G. Lacassagne

Liens

L’article de Wikipedia liste notamment la longue liste de ses romans.

Pour les jeunes, on peut recommander Le lion, un roman court mais prenant sur l’amitié d’un une petite fille et d’un lion, dans la savane africaine

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